C’est peu dire que l’actualité est chaude autour de Metz Handball actuellement. Voilà pourquoi le président Thierry Weizman s’exprime aujourd’hui sur le site Internet du club. Au sommaire de cet entretien : la déconvenue du club en coupe d’Europe et l’appel aux dons lancé par Metz Handball cette semaine.
Thierry Weizman, Metz Handball a été battu par Viborg lors de son entrée en lice en C2 cette saison. Comment expliquer ce revers ?
Notre équipe a manqué de combativité et elle s’est montrée surprise de l’agressivité adverse. En plus, sans chercher d’excuse, nous n’avons pas été à la fête avec les arbitres lors du match retour. Il est toutefois incontestable que les joueuses de Viborg ont été meilleures et nous avons fait l’erreur de ne pas tuer la rencontre lors du match aller. Notre relâchement au moment de creuser l’écart nous a fait mal.
Est-ce cette élimination prématurée, et donc des matches européens en moins dans des Arènes pleines, qui mettent aujourd’hui les finances du club en danger ?
Non, cette défaite n’a pas provoqué l’appel aux dons. J’ai même envie de vous dire que les matches de Ligue des Champions nous font perdre de l’argent lorsque nous disputons cette compétition. Lors des déplacements parfois très loin en Europe et lors des matches aux Arènes car l’EHF impose ses sponsors et nous ne pouvons donc pas vendre d’espaces publicitaires durant ces moments-là…
Alors pourquoi cet appel aux dons cette semaine ?
On y réfléchissait depuis un moment et on a pris le temps de mettre les choses en place. Vous savez, nous sommes constamment à la recherche de nouveaux financements. Des grands clubs européens se sont aussi lancés dans ce type de démarches et nous ne pouvions attendre les bras croisés que les finances du club se dégradent. Je préfère agir maintenant.
Ces difficultés sont-elles propres à Metz Handball ?
Le handball féminin rencontre des difficultés n’importe où. Regardez à Fleury, le mécène principal vient de pousser un coup de gueule dans la presse le week-end dernier.
Justement, ce mécénat pourrait devenir une solution en Moselle…
Jusqu’alors, personne ne s’est jamais manifesté pour devenir celui de Metz Handball. Et, de toute façon, je persiste à penser que cette solution est dangereuse. Que se passe t-il si cet investisseur se désintéresse du handball ? Le club disparaît.
Plongeons-nous dans les finances de Metz Handball. Assiste-t-on à un désengagement des sponsors privés ?
En partie. Certaines promesses qui m’avaient été faites en juin n’ont pas été tenues. La crise frappe toutes les entreprises, les petites et les grandes. Et il est compréhensible que certaines se désengagent un peu du partenariat avec Metz Handball plutôt que de licencier des gens.
Est-ce plus compliqué de faire tourner le club en 2015 ?
Les salaires ont augmenté comme les charges sociales et, désormais, quand vous payez une joueuse, vous devez également payer son agent. C’est comme ça dans le handball de haut niveau. J’annonce d’ores et déjà que la masse salariale du club diminuera la saison prochaine.
On sait que les collectivités pèsent pour plus de moitié dans le budget du club. Cet appel aux dons est-il une manière de pallier à des subventions publiques plus minces ?
Très certainement. Comme elle l’a fait pour le FC Metz et le Moselle Open, la Ville de Metz a largement baissé son aide au club. Sans compter qu’au contraire de la Région et du Département, elle ne nous a pas du tout aidé pour la réception d’Issy Paris dans la salle de Nancy Gentilly. Ce n’est tout de même pas de notre faute s’il n’y avait pas de salle pour nous accueillir à Metz ! Ce match a coûté 25 000 € au club.
Et puis il y a cette incertitude de la future grande région…
Exactement, on ne sait pas si la priorité de cette institution sera de privilégier le sport de masse ou de soutenir le sport de haut niveau.
Propos recueillis par Rémi Alezine