Quelques jours après la reprise du groupe professionnel, Manu Mayonnade s’exprime longuement sur la saison passée et celle à venir. Voici la seconde partie avec un large volet sur la Ligue des Champions et le nouveau visage de Metz Handball.
Manu, le groupe a pas mal changé, est-ce que Metz Handball va jouer de manière différente ?
Des choses seront évidemment différentes. Ana Gros, par sa capacité à marquer des buts de loin notamment, arrivait parfois à résoudre de grosses problématiques… Ce serait mentir de dire qu’on a tout le temps bien joué au hand et parfois Ana débloquait des situations. Donc déjà sur ce point il faudra trouver d’autres parades.
Peut-on dire qu’Aleksandra Zych va remplacer Ana Gros ?
La comparaison avec Ana sera complètement désuète. D’une part car ça ne lui rendra pas service et puis il faut aussi se souvenir que, même si Ana n’était pas la même quand elle est partie, elle avait quand même joué à Ljubljana, Györ et Thüringer avant de porter le maillot de Metz. Aleksandra quant à elle va vivre à Metz sa première expérience à l’étranger.
Alors que peut-on dire de son profil ?
Elle n’a pas la même forme de jeu qu’Ana donc elle va devoir parvenir à se fondre dans le collectif en même temps qu’on va essayer de la mettre dans les meilleures dispositions possibles. Je pense qu’elle possède des savoir-faire un peu partout et il va falloir lui demander plus d’exigences dans son agressivité et dans sa façon de construire les choses. Ce sera sûrement une bonne joueuse de Metz Handball.
Après deux quarts de finale consécutifs en Ligue des Champions, Metz Handball ne surprend plus vraiment sur la scène européenne. Ce nouveau statut est-il plus dangereux ?
C’est différent mais pas plus ou moins dangereux. On sait désormais qu’on est attendu et il faut jouer en conséquence. C’est gratifiant mais encore faut-il assumer cette nouvelle belle reconnaissance. Ça ne change rien à notre approche, on a toujours cette volonté d’être consciencieux et à l’aise dans les petits détails. A l’époque on sait qu’on pouvait être porté par une euphorie ambiante et je me rends compte que ça n’a pas changé depuis trois ans.
Que peux-tu nous dire sur la poule du premier tour ?
On tombe encore sur Buducnost qui est à mon avis le moins bon des premières têtes de série mais ça ne nous assure en rien deux victoires. La saison dernière on a encore pris une valise là-bas car on joue dans un contexte presque épouvantable. Alors est-ce qu’on a grandi et qu’on sera capable de faire mieux ? Ce sera en tout cas une belle réponse à donner. Après, Larvik n’est pas le Larvik d’avant mais ce club est toujours là et ses joueuses sont capables d’être d’une grande spontanéité, de défendre fort… Enfin, Odense fait figure de bel outsider avec Tess Wester, des internationales danoises, un coach incroyable…
Metz est intraitable dans ses Arènes et on se souvient de victoires assez folles contre quelques-uns des meilleurs clubs du monde. Comment expliques-tu ce phénomène ?
Plein de choses. D’abord sur les gros matches je trouve que ça pousse fort. L’ambiance est magnifique. Quand les Arènes rentrent en fusion… il y a peu de salles qui peuvent montrer un tel caractère en France… Aussi, je trouve que le club met en place de belles choses autour des matches ce qui valorise comme il faut le travail des filles donc on se sent un peu redevable de ça. On est à l’aise dans cette salle, les choses semblent de plus en plus fluides et naturelles.
Le championnat s’annonce relevé avec une grosse concurrence. Est-ce que ça change ta façon d’aborder cette compétition ?
Non du tout, l’objectif c’est qu’on soit bon, qu’on corrige nos erreurs et nos imperfections. Pas de changement. Dans ma tête on doit ambitionner d’être les meilleurs.
La question du supporter
Bien sûr. Je trouve que l’une des choses les plus complexes à Metz c’est de rester concentré et concerné tout le temps. Il faut être bon tout le temps, être le meilleur tout le temps, gagner tout le temps. On sort d’un bon match et il faut remettre le couvert direct…
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : WeeMove