Estelle Vogein et Nina Kanto tournent définitivement la page Metz Handball. Toutes deux joueuses historiques du club, elles travaillaient pour son administration ces dernières années.
Comme l’épisode de cette série qu’on ne peut pas s’empêcher de regarder même si les premières lueurs du jour percent déjà les rideaux. Comme ce dernier bout de bûche dont on sait qu’il pèsera lourd sur la balance. « Vous reprendrez bien une dose de Metz Handball » ? Oui, dirent-elles. Pour Nina Kanto, l’histoire a duré le temps de voir un Noël. Pour Estelle Vogein, le bail s’est prolongé le temps de voir de consommer des centaines de fois quelques dizaines de séries télévisées. Sauf qu’elles ont décidé que c’était terminé. Nina Kanto et Estelle Vogein quittent pour de bon le giron de Metz Handball.
C’est peu dire qu’elles y ont épuisé des genoux et des baskets avant d’y user des robes et des talons. Les genoux d’Estelle. Ceux qui la titillèrent au point de lui faire manquer les Jeux Olympiques de Sydney mais ceux qui déconcertèrent tant d’adversaires le temps d’une carrière longue de plus d’une décennie. Ce bras gauche destiné à loger le ballon dans les plus petits des trous de souris quand elle partait de son aile droite. Ce gabarit tout fluet qui s’envolait au-dessus d’une zone interdite. Jusqu’à soulever dix trophées de championne de France mais aussi gagner un titre de championne du monde en 2003.
Les genoux de Nina aussi. Ceux-là, ils se tordaient en même temps que son corps pour bousculer les pivots adverses en même temps qu’elle cumulait, elles-aussi, des brassées de titres nationaux entre 2001 et 2016. Et puis la suite. Parce qu’il paraît qu’elles ont « quelque chose en elles de Metz Handball » et qu’elles ont choisi d’écouter, cette fois dans les coulisses, tous les week-ends les mêmes refrains. Au marketing, à la communication, à l’administration, au parking, à la billetterie, au démontage du terrain… On ne sait plus trop pour quels rôles tant elles étaient partout.
Devenues salariées du club après leurs carrières, Estelle Vogein et Nina Kanto quittent définitivement Metz Handball. Les raisons ? Elles leur appartiennent. Il ne s’agit pas de communiquer ici sur des destins professionnels très privés, il s’agit de se rendre compte que lors du prochain match, elles ne seront plus là. Estelle n’aura plus à répondre aux SMS de celles et ceux qui lui réclament le code parking, Nina sera débarrassée des centaines de bracelets de couleur qu’elle nouait aux poignets des partenaires. Les légendes s’écrivent aussi avec des petits détails. C’est dire si ces deux-là pèsent dans l’histoire de Metz Handball.
Texte : R.A | Photo : Cedosa