Comme chaque année durant la trêve de décembre, Thierry Weizman fait un long point. Contrats, objectifs, calendrier… le président n’élude aucune question dans cet entretien en deux parties. Dans ce premier volet, le patron du club mosellan évoque la Ligue des Champions et le championnat. Aussi, il parle de l’Euro organisé en France et de l’avenir de la LFH.
Thierry Weizman, le début de saison est presque parfait. On notera juste un match nul à Odense (19-19) et une défaite à Podgorica (23-19)…
Le match nul à Odense ? On joue quasiment contre l’équipe du Danemark. Un match nul à l’extérieur en Ligue des Champions, pour moi, ce n’est jamais un mauvais résultat. Je nous souhaite d’ailleurs d’aller chercher ce genre de résultats lors du tour principal. Si on s’impose largement aux Arènes lors du match retour (41-26), ce n’est pas parce que l’adversaire est faible mais c’est parce que nous avons réalisé un match presque parfait.
A Podgorica, pourquoi Metz Handball a encore perdu ?
Qui arrive à s’imposer à Podgorica ? Il est vrai qu’on est à chaque fois mauvais là-bas mais il faut tout de même admettre que le contexte est très particulier. Des éléments extra-handballistiques provoquent souvent des performances moins abouties de notre part. On a toujours un peu de mal à se mettre au diapason de l’agressivité proposée par les joueuses de Podgorica…
Qualifié pour le tour principal, Metz Handball est pour le moment troisième de son groupe. C’est suffisant ?
On peut dire que notre premier tour de Ligue des Champions est clairement satisfaisant. Maintenant, on va voir ce qu’on est capable de faire au deuxième tour en sachant que l’objectif reste d’avoir un adversaire à notre portée en quarts de finale.
Dix victoires en dix matches. En championnat, on peut dire que tout est parfait ?
Pour le moment aucun accroc pour l’équipe. On a connu des matches plus ou moins maîtrisés. On va voir maintenant ce qu’on est capable de faire contre Brest, le 29 décembre, dans un contexte très particulier entre les fêtes. Juste après les congés des joueuses en sachant que, et c’est une bonne nouvelle, que nous avons beaucoup d’entre elles qui vont loin dans l’Euro. Sauf que ne sais pas du tout dans quel état de fraîcheur nous allons récupérer tout le monde.
Justement, cet Euro organisé en France et cette sélection qui carbure, est-ce forcément une belle promotion pour Metz Handball ?
Incontestablement. Quand l’équipe de France a été championne du monde en 2017, on a joué contre Nice pendant les fêtes et les Arènes étaient remplies. A chaque fois qu’il y a une visibilité de la sélection, les gens assimilent ça à l’équipe de Metz et ils viennent voir les joueuses internationales. Ça nous permet d’attirer un nouveau public qui a découvert le handball à la télévision. Des fois, tu regardes un match de la sélection française et tu as cinq ou six joueuses de Metz en même temps sur le terrain.
Et là, le monde entier découvre Orlane Kanor…
Il faut faire très attention avec Orlane. Elle a les qualités pour être une joueuse sensationnelle mais c’est quand même une joueuse qui a un physique encore assez fragile. J’apprécie qu’Olivier Krumbholz lui donne du temps de jeu et j’apprécie aussi quand il l’économise. Évidemment, les gens se renseignent sur son compte et il y a un engouement, justifié, autour d’elle. Sauf qu’elle est encore sous contrat avec Metz pour un bon moment.
Pourrait-elle avoir un nouveau statut à assumer avec Metz Handball ?
Elle est unique. Comme toutes les autres de Metz.
On parle d’une ligue féminine de plus en plus autonome. Quel est votre avis sur une LFH en auto-fonctionnement ?
L’avenir du handball féminin va progressivement vers l’autonomie de la LFH. Je suis un peu réservé car j’espère que cette progression va se faire avec modération. Un peu comme Metz Handball a su grandir. Pas après pas, sans brûler les étapes histoire de se retrouver avec une LFH complètement en capacités de s’autogérer. Aujourd’hui, je trouve que beaucoup de choses sont prises en charge de la bonne manière par la Fédération. Les présidents veulent intervenir un peu plus dans des gouvernances mais il faut faire très attention. Quand on va trop vite on n’installe pas les choses convenablement pour un bon fonctionnement à long terme.
Propos recueillis par Rémi Alezine/Photo : Cedosa