En cette période de confinement, l’heure est venue de vous raconter une histoire que nous devions tenir secrète pendant trois mois avant de pouvoir vous la divulguer.
Le premier janvier 2020, afin de se mettre en jambe avant la Golden League, l’équipe de France de handball, qui logeait sur Metz, recherchait une équipe à affronter lors d’un entraînement amélioré. Didier Dinart, qui avait connu David Motyka lors d’un stage dans les années quatre-vingt-dix, a appelé ce dernier pour lui proposer que Metz Handball vienne jouer les sparring-partners au lendemain du nouvel an face aux Bleus. Au téléphone, surpris, David ne dit mot, tiqua puis accepta la proposition. D’abord réticent, le coach mosellan comprit que c’était là une occasion unique de se mesurer à la crème de la crème du handball français, donc tant pis pour le jour de l’an, ses joueurs allaient se présenter sur le parquet du Gymnase du Technopôle pour affronter l’équipe de France.
Lors de l’avant-match, les joueurs messins ne se privèrent pas pour prendre quelques selfies avec leurs adversaires du jour. Mais dès l’entame de l’échauffement, la concentration reprit le dessus et le match débuta avec l’objectif de minimiser les dégâts. D’entrée, suite à une belle combinaison, Guillaume balaie la ligne de zone de droite à gauche et vient tromper Vincent Gérad à bout portant. Sur la remise en jeu, Nicolas Karabatic trouve le poteau et en contre-attaque Xavier Blond double la mise pour les Messins.
Si les Bleus ont la main mise sur le match, le fait est qu’Aurélien voit les tirs et multiplie les arrêts. En contre, les Mosellans font mouche à chaque fois : Xavier recharge et trouve la lucarne, Louis prend ses responsabilités et transperce les filets, Simon vole au-dessus de la zone et inscrit son but. Après quinze minutes de jeu, les Lorrains font mieux que se défendre (7-8). De l’autre côté, Luc Abalo, Michaël Guigou et Valentin Porte balbutient leur handball. Juste après un temps mort, Arthur abat un travail considérable en défense, récupère la balle et sur le contre Hakim, il marque aussi. Aurélien Valetti remporte deux nouveaux duels face à Ludovic Fabregas et la pause est sifflée sur un score de parité : 14-14.
La seconde période débute avec un coup d’éclat côté messin, Lucas s’envole au-dessus de la défense et trompe le portier adverse… Il y avait les Nike Air, à présent il y a les Goed Air…
Les deux frères Guillaume et Grégoire multiplient les duels, ils se battent aux quatre coins du terrain et méritent plus que jamais leur nom de « Beat on field ». En contre, Xavier bondit à nouveau et inscrit un but splendide. Dans les cages, Nicolas, tel le moulin de Valmy, agite ses bras et repousse tous les assauts adverses (43ème, 19-17). Sur une attaque placée, Quentin s’élève et enterre Nicolas Karabatic, tel un crumble, avant de tromper le gardien adverse. A dix minutes de la fin, les Jaunes et Bleus sont toujours en tête et Jimmy a déjà mis six billes dans les filets adverses (50ème, 23-21). Les Messins commencent à souffrir physiquement mais Elias puise dans ses ressources et trouve le filet, de bon augure pour la fin de match.
Il reste dix-sept secondes à jouer et les deux équipes sont à égalité (59ème, 25-25), Geoffrey Bettenfeld est sorti sur blessure et Elias Puissegur est victime de crampes. Le coach n’hésite donc pas et annonce à ses joueurs qu’il va entrer sur le parquet à l’aile gauche tout en expliquant l’ultime combinaison. Le terrain reflète à la perfection ce qui était décrit sur l’ardoise. Le ballon arrive à David Motyka qui mystifie Luc Abalo, s’élève et trompe Vincent Gérard côté opposé. Metz s’impose ainsi 26-25 au terme d’un match qui restera à coup sûr dans les annales du club !
Texte : Maxime A.
Photo : Cedosa380
Feuille de match :
Metz Handball – Equipe de France : 26-25 (mi-temps : 14-14)
Amical – Mercredi 01 Janvier 2020 – 18h00
Gymnase de Technopôle
Réactions :
« C’est un truc de fou, quand le coach nous dit qu’il allait entrer et être au tir sur la combinaison, j’hallucine mais quand je le vois marquer le but final, je manque de m’évanouir…. Il faut vite que j’aille à la buvette, boire une bière…Une blonde ! ! ! » Xavier Blond
« Je ne sais pas ce qu’il me passe par la tête. Mes deux ailiers gauches sont blessés et j’ai un flash-back sur une action que j’avais ratée à dix secondes de la fin d’un match au Creps il y a plus de vingt ans. Après coup, Didier Dinart m’avait beaucoup chambré. Je me suis dit, c’est le moment d’effacer ce souvenir… » David Motyka
« Est-ce que tout ce qui précède s’est réalisé ? Nul ne le saura sans doute jamais… J’espère que vous avez passé un bon moment en me lisant. Portez-vous bien, prenez soin de vous et de vos proches. A bientôt ! » Maxime Amatucci.