Un samedi soir de tous les bonheurs. Porté par une Cléopâtre Darleux stratosphérique (22 arrêts), Metz Handball a décroché une victoire de prestige face à FTC Rail Cargo Hungaria (24-19). Le club de Thierry Weizman prend au passage les rênes de son groupe de Ligue des Champions.
Qui a dit que Metz Handball traversait une période de doute ? L’équipe d’Emmanuel Mayonnade sait décidément se sublimer quand la montagne s’élève et répondre présente le jour J. Malgré ses six victoires d’affilée, le club de Thierry Weizman était à la recherche d’un match référence et passait un vrai test face au FTC Rail Cargo Hungaria, le leader de cette poule A de Ligue des Champions en pleine confiance et avec davantage de certitudes, après deux mois de compétition. Il l’a relevé de façon phénoménale devant le public des Arènes qui avaient revêtu pour l’occasion ses habits de lumière.
Duel de gardiennes
Auteur d’une entame cauchemardesque (1-6, 7’), Metz Handball a pourtant d’abord couru après le score. La faute à deux ex-Dragonnes, particulièrement surmotivées. Dans les buts de FTC, Laura Glauser a sorti le grand jeu face à ses partenaires en équipe de France : Chloé Valentini sur le premier tir messin de la rencontre (2’), puis Laura Flippes (9’) et Sarah Bouktit (11’) dans des duels de près. Même l’expérimentée Allison Pineau a envoyé son jet de 7 mètres en dehors du cadre (7’). En attaque, Orlane Kanor n’a pas tremblé et a fait parler son bras avec trois buts en l’espace de dix minutes.
Touchées, mais pas coulées, les coéquipières de Chloé Valentini ont progressivement repris leurs esprits et trouvé des solutions des deux côtés du terrain. Hargneuse en défense, Lucie Granier a montré l’exemple par sa ténacité. Titularisée pour la deuxième fois de suite, Cléopâtre Darleux est sortie de sa boîte avec quelques arrêts dont elle a le secret et a commencé son show. Sarah Bouktit a, elle, pris ses responsabilités, comme à son habitude, pour égaliser, avec sang-froid, sur un pénalty clinique (7-7, 18’). Le match a alors pris une autre dimension, avec une intensité et une électricité de tous les instants. Des ballons perdus et des mauvais choix, aussi. Metz Handball n’a plus inscrit le moindre but pendant huit minutes (8-10, 26’). Pas grave, sa nouvelle gardienne a multiplié les exploits dans ses cages et les deux équipes sont rentrées aux vestiaires sur un score de parité, grâce à un dernier but de Djazz Chambertin (11-11, 30’).
Monumentale Darleux
Metz Handball a retenu la leçon de la première mi-temps et n’a pas redonné le bâton pour se faire battre après le repos. Cette fois, c’est FTC qui a connu un retard à l’allumage. Lancée sur orbite par Cléopâtre Darleux, Chloé Valentini a donné un avantage de trois buts à sa formation (14-11, 34’). La réponse hongroise n’a pas tardé et Daria Dimitrieva a égalisé à plus de 9 mètres (14-14, 38’). Le mano-à-mano s’est poursuivi dans une ambiance incandescente, les défenses et les gardiennes prenant le pas sur les joueuses offensives (16-16, 46’). À ce petit jeu, c’est Cléopâtre Darleux ou plutôt Madame 55% (22 arrêt sur 40) qui a fini par faire la différence, a écoeuré ses adversaires et a remporté son duel dans le match face à sa coéquipière chez les Bleues. Sortie du banc, Tyra Axnér a également apporté son écot et inscrit trois buts précieux dans le money-time (22-18, 57’). Le club de Thierry Weizman a signé une performance XXL (24-19, 60’), matant « ce qui se faisait de mieux en Europe jusqu’ici », selon Emmanuel Mayonnade. Ça valait bien un clapping avec le public messin.
Grâce à cette victoire de gala, conjuguée à la défaite surprise de Krim Mercator Ljubljana face au CSM Bucarest (29-31), Metz Handball prend la tête de sa poule de Ligue des Champions. Surtout, il tient son match référence et se trouve bien de retour à son meilleur niveau. Une bonne fois pour toute.
Arnaud Demmerlé
L’INTERVIEW
STATISTIQUES
Gardiennes : Cléopatre Darleux (22 parades sur 40 tirs), Zsofi Szemerey (0/1).
Joueuses : Chloé Valentini (5/7), Sarah Bouktit (5/12), Petra Vamos (4/6), Tyra Axnér (3/7), Laura Flippes (3/3), Lucie Granier (2/4), Djazz Chambertin (1/1), Emma Jacques (1/1), Allison Pineau (0/1), Anne Mette Hansen (0/3), Anne-Emmanuelle Augustine (0/0), Léna Grandveau (0/0), Manon Errard (0/0), Zaliata Mlamali (0/0).