Avantage Metz Handball ! Grâce à un but au buzzer de sa Danoise Anne Mette Hansen, l’équipe d’Emmanuel Mayonnade a dominé d’un petit but Brest Bretagne Handball (23-22), lors de la 13e et dernière journée de la phase aller de la Ligue Butagaz Énergie, ce mercredi 12 février. Les Dragonnes prennent seules les commandes du championnat et un léger ascendant psychologique dans la course au titre. Vivement le match retour, le 11 mai prochain !

Une danse jaune pour un grand moment de bonheur. Enlacée par toutes ses coéquipières qui lui sautent dessus, Anne Mette Hansen peut arborer son plus grand sourire. L’expérimentée arrière gauche danoise a pris ses responsabilités et inscrit le but de la victoire à six secondes de la fin d’un match acharné et haletant, permettant à Metz Handball de remporter le premier duel de la saison face à son meilleur ennemi brestois. « C’est une joueuse de caractère. On en a quelques-unes dans l’effectif », reconnaît Cléopâtre Darleux. Le club de Thierry Weizman enchaîne une vingt-quatrième victoire de suite toutes compétitions confondues et poursuit son sans-faute en championnat, avec un treizième succès, synonyme de première place seule. 

Combat indécis

Une intensité folle, une tension évidente, des défenses musclées, des contacts âpres, à la limite de l’acceptable, le choc de la Ligue Butagaz Energie a tenu toute ses promesses et la baston, attendue et prévisible entre les deux rivaux, a été spectaculaire, magnifique, épique. Emmené par Méline Nocandy, auteure de deux des trois premiers buts et qui se rappelle d’entrée au bon souvenir de son ancien public, le club du Finistère sort immédiatement la boîte à gifles et fait déjouer son hôte (0-3, 4e), Chloé Valentini, remise in extremis d’une blessure aux ischio-jambiers et Sarah Bouktit butant sur Floriane André, la gardienne brestoise. Emmanuel Mayonnade est même obligé de prendre un premier temps mort après moins de cinq minutes. 

Sonné et dans les cordes, Metz Handball reprend rapidement ses esprits, entame une course-poursuite, grignote son retard but par but et revient à hauteur grâce à son joyau Petra Vamos (5-5, 13e). Les deux équipes se rendent alors coup pour coup, dans une atmosphère assourdissante (7-7, 20e). Survoltée face à son ancien club, qui a préféré ne pas la reconduire en fin de saison passée, Cléopâtre Darleux se met en mode machine et enchaîne les parades. « C’était un match très particulier pour moi. J’y pensais depuis pas mal de temps. J’avais beaucoup d’envie », confesse-t-elle. Le club de Thierry Weizman parvient à prendre pour la première fois les devants grâce à Lucie Granier (10-9, 26e), mais vire finalement au repos avec un but de retard (10-11, 30e).

Hansen à bras-le-corps

Malgré les absences de Kristina Novak et, surtout, Pauletta Foppa, respectivement pour une blessure à la cheville et au mollet, le BBH ne lâche rien et continue de faire la course en tête (13-14, 36e). Le dragster Méline Nocandy, meilleure buteuse de la rencontre (7 réalisations), est toujours aussi diabolique quand elle accélère et donne le sentiment qu’elle a des choses à prouver. « Elle avait le feu. Elle a amené sa vitesse et sa percussion », admet Raphaëlle Tervel. La star Anna Vyakhireva est, elle, précieuse pour marquer dans un trou de souris ou pour servir Oriane Ondono, « monstrueuse des deux côtés du terrain », selon les dires de sa coach. 

Le dernier quart d’heure est insoutenable, les ballons brûlent les mains et pèsent bien plus lourds que d’ordinaire (17-17, 46e). Une fois n’est pas coutume, Sarah Bouktit est en échec dans ses tentatives, mais Anne Mette Hansen s’occupe de tout ou presque. Malgré les arabesques de Floriane André, héroïque dans ses cages, la pièce tombe finalement du côté de Metz Handball dans un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de l’an dernier, mais dans l’autre sens. Durant la dernière minute, Anna Vyakhireva trouve la transversale de Cléopâtre Darleux sur jet de 7 mètres et Anne Mette Hansen, meilleure buteuse de son équipe (6 réalisations), finit donc par faire chavirer les Arènes remplies jusqu’à la gueule. Magique. « On gagne avec les tripes, c’est incroyable », lance Cléopâtre Darleux. « On n’a pas produit le meilleur handball, mais il faut retenir la victoire et le caractère de l’équipe. Je suis très fière de nous », ajoute Chloé Valentini. Dans le camp brestois, la déception est logiquement de rigueur. « Ça se joue à une défense près. C’est rageant, car on avait l’impression de pouvoir gagner », estime Floriane André. « Je prends le dernier but pour moi », poursuit de son côté Raphaëlle Tervel qui n’en dira pas plus. 

Metz Handball continue sa bonne série et prend un léger ascendant dans la course au titre.  « Je pense que c’était chouette à suivre, un joli mano-à-mano . Il reste encore 13 matchs de championnat. Le chemin est encore long, mais nous n’avons plus le droit à l’erreur », résume Raphaëlle Tervel. « Mentalement, c’est bien. C’est un premier pas hyper important vers un titre de champion de France même s’il faudra sans doute gagner à Brest », conclut Cléopâtre Darleux. On a déjà hâte d’y être !

Arnaud Demmerlé

L’INTERVIEW

Statistiques : 

Gardiennes : Cléopâtre Darleux ( 10 arrêts sur 31 ), Zsofi Szemerey (0/0)

Joueuses : Chloé Valentini (4/7), Allison Pineau (0/1), Anne Mette Hansen (6/8), Tyra Axnér (2/5), Anne-Emmanuelle Augustine (0/0), Laura Flippes (1/2), Sarah Bouktit (1/6), Lucie Granier (4/5), Léna Grandveau (1/2), Djazz Chambertin (1/2), Petra Vamos (2/5), Manon Errard (0/0). 

Entraîneurs : Emmanuel Mayonnade et Ekaterina Andryushina