Pour la quatrième fois de son histoire, Metz Handball dispute le prestigieux Final Four de la Ligue des Champions. Nantie d’une confiance décuplée par son invincibilité depuis le début de la saison et avec un effectif plus homogène que jamais, l’équipe d’Emmanuel Mayonnade entend passer pour la première fois l’écueil des demi-finales. Elle devra se débarrasser des Danoises d’Odense, néophytes à ce stade de la compétition, ce samedi 31 mai au MVM Dôme de Budapest (18h). 

Revoilà Metz Handball à Budapest, théâtre du prestigieux et lucratif Final Four de la Ligue des Champions, théâtre du rêve fou de triplé cette saison et d’une couronne continentale qui se refuse pour l’instant inlassablement. Le club de Thierry Weizman s’est jusqu’ici toujours cassé les dents sur cette compétition hors-norme entre les quatre meilleures équipes européennes de la saison, avec deux rencontres en l’espace de 24h et un délai de récupération bien inférieur à ce que l’on peut voir lors des championnats d’Europe, des Mondiaux ou des Jeux Olympiques. L’équipe d’Emmanuel Mayonnade avait été rattrapée par l’événement en 2019 face aux Russes de Rostov avant de réagir trop tardivement (25-27), n’avait jamais vraiment été dans le coup en 2022 face aux futures lauréates norvégiennes de Vipers Kristiansand (27-33) et avait été surprise par l’agressivité et la roublardise des Allemandes de Bietigheim la saison passée (29-36). 

Mélange idoine

Mais cette fois-ci, on sent que la donne est différente et que les Dragonnes ont les moyens de jouer le titre et de disputer la finale. Pourquoi ? Car elles surfent sur une dynamique exceptionnelle avec une série de quarante-trois matchs sans défaite toutes compétitions confondues depuis le début de la saison, dont quarante-deux succès de rang. Leur victoire à Ferencvaros en janvier dernier (23-26) est le symbole de cette série et du potentiel de cette équipe qui croit en son destin et dans laquelle il y a le mélange idoine entre talent, expérience et insouciance. Le talent de Petra Vamos qui a totalement fait oublier Kristina Jorgensen et va devenir l’une des meilleures demi-centres de la planète. Le talent de Lucie Granier et Sarah Bouktit qui n’ont jamais été aussi fortes que cette saison. L’expérience d’Allison Pineau et Cléopâtre Darleux pour qui c’est la dernière danse. L’expérience d’Anne-Mette Hansen et Nadine Szöllösi-Schatzl qui ont déjà remporté la Ligue des Champions avec Györ par le passé. L’insouciance, enfin, de Léna Grandveau qui est la joueuse en forme du moment et n’a peur de rien ni de personne. Malgré les absences préjudiciables de Laura Flippes et Chloé Valentini, Metz Handball n’a sans doute jamais été aussi prêt pour franchir enfin l’écueil des demi-finales.

Lunde sur la route

Mais Odense ne l’entend pas de cette oreille, ne débarque pas à Budapest en victime expiatoire pour son baptême du feu et rêve d’imiter Bietigheim. La formation danoise qui a sorti Ferencvaros lors des quarts de finale, en s’imposant au retour en Hongrie, présente de sérieux arguments et possède des joueuses connues et reconnues au niveau international comme l’inoxydable Katrine Lunde. La gardienne légendaire de 45 ans, triple championne olympique, septuple lauréate de cette Ligue des Champions, est venue la renforcer après les déboires financiers de Vipers Kristiansand et ne vient clairement pas faire de la figuration. Elle ne rappelle pas que des bons souvenirs à Sarah Bouktit et ses partenaires, mais il n’y a pas qu’elle puisqu’il y a aussi Maren Aardahl, Malin Aune, Mie Hojlund et bien évidemment Louise Vinter Burgaard qui ne fera pas le moindre sentiment face à son ancien club. Sans oublier Ole Gustav Gjekstad, l’ancien sorcier de Vipers lui-aussi. Autant dire que l’affrontement s’annonce haletant, indécis et épique.

Les Dragonnes ont en tout cas rendez-vous avec l’histoire, faites-nous rêver !

Arnaud Demmerlé