Six mois à Metz Handball et déjà un titre de champion de France. Manu Mayonnade s’est intégré tellement vite au contexte mosellan qu’on en oublierait presque qu’il vit en ce moment sa première avant-saison en tant qu’entraîneur du club jaune et bleu. Pour un entretien en trois parties sur le site du club, le technicien girondin s’est longuement livré. Avec un aplomb certain, en prononçant les « s » à la fin des « moins », et surtout en toute sincérité. Deuxième partie sur la fin de préparation et l’effectif de Metz Handball.
Le premier match amical arrive un peu tard (le 16 août face à Le Havre). Pourquoi ?
Effectivement, il arrive la quatrième semaine. Je voulais attendre d’avoir récupéré un peu de monde. Il était très compliqué de faire un match dans la mesure où je ne voulais pas forcer Ana Gros, Camille Aoustin, Sladjana Pop-Lazic, Lindsay Burlet ou Marion Maubon à jouer potentiellement cinquante minutes sur une rencontre amicale de préparation. De toute façon on aura un peu plus de temps dans la mesure où nous sommes exempt lors de la première journée.
A propos de la petite tournée en Allemagne à la fin du mois d’août, est-ce pour préparer la rencontre face à Thuringer en coupe d’Europe ?
Non non, simplement la proximité. On avait programmé ces matches amicaux, dont un face à Thuringer, avant de connaître le tirage au sort de la Ligue des Champions.
Béatrice Edwige est la seule nouvelle du groupe professionnel de Metz Handball cette année. On imagine que c’est forcément une bonne nouvelle d’avoir un groupe qui se connaît bien…
C’est aussi ce qui fait qu’on est un peu moins inquiet par le fait de les savoir dispatchées un peu partout. En outre, je ne me fais aucun soucis par la capacité de Béatrice Edwige à se fondre dans notre collectif avec intelligence. Après, il ne faut pas se reposer là-dessus. J’ai vécu une fois une inter-saison de ce type avec un groupe qui avait peu changé et j’avais insisté pour que les joueuses continuent à aller au-devant des choses et des autres. Car si on a le sentiment d’avoir déjà fait le tour, on tombe dans un vrai piège.
Parlons un peu de la base arrière qui a perdu Alice Lévêque et qui devra se passer de Xénia Smits en début de saison…
J’ai déjà eu cette discussion à propos de la base arrière avec le président et je suis persuadé que nous avons des joueuses de qualité dans notre centre de formation Notre équipe de N1 a marché sur sa poule durant la deuxième partie de saison et si on ne commence pas à laisser des opportunités à ces filles là ça ne va pas. Car certaines joueuses de notre équipe réserve n’ont déjà plus le niveau N1 et elles doivent jouer dans des divisions plus hautes.
Donc il faut nécessairement les faire jouer ?
Donc il faut être un peu audacieux. Il y a de vraies opportunités pour nos jeunes de grappiller quelques minutes. Et puis, si on en revient à la base arrière et au poste d’arrière, Tamara Horacek et Grâce Zaadi ont toutes les qualités pour dépanner.
Le premier match à domicile, face à Chambray, n’aura lieu qu’à la fin du mois de septembre. As-tu pris cet élément en compte dans ta préparation ?
Ce qui est fou c’est que le public des Arènes ne verra pas son équipe avant la fin du mois. L’ordinateur a estimé que nous devions être exempt la première journée de saison régulière… Le seul point positif à ça c’est qu’on aura une semaine de plus pour travailler ensemble mais c’est bien le seul point positif que je trouve… Car en plus de griller une occasion de se reposer dans des périodes plus compliquées, on se retrouvera systématiquement à jouer contre l’équipe qui aura été exempt lors de la journée précédente… Et puis on va se retrouver dernier au soir de la première journée et il faudra donc sacrément cravacher derrière.
La question du supporter (un supporter particulier pour le coup) :
« Je n’ai pas perdu espoir mais la difficulté à Metz c’est que ce créneau horaire est pris pas les écoles. Cela dit on est en train de discuter pour permuter ces horaires. Et pour aller un peu plus loin, je dis souvent que nous sommes de vrais privilégiés en vivant du handball. Je pense que des fois c’est bien d’être le plus en raccord possible avec la réalité du travail. Un entraînement à 8h30 permettrait d’éveiller tout le monde d’une manière plus cohérente par rapport à la réalité qui nous entoure. A voir mais merci pour ta question Chloé ».
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : WeeMove