Six mois à Metz Handball et déjà un titre de champion de France. Manu Mayonnade s’est intégré tellement vite au contexte mosellan qu’on en oublierait presque qu’il vit en ce moment sa première avant-saison en tant qu’entraîneur du club jaune et bleu. Pour un entretien en trois parties sur le site du club, le technicien girondin s’est longuement livré. Avec un aplomb certain, en prononçant les « s » à la fin des « moins », et surtout en toute sincérité. Troisième volet sur les enjeux sportifs de la prochaine saison.
Ce championnat paraît un peu « new-look ». A part Metz, beaucoup d’effectifs ont changé et les promus semblent armés pour bien figurer dans ce championnat…
Je trouve que le niveau est plus homogène depuis un moment. Et c’est vrai que les effectifs se sont beaucoup renouvelés ! Toulon s’est renforcé de façon très convaincante en prenant Jessy Kramer et Ekaterina Vetkova, Issy Paris a pris Silje Solberg et Lois Abbingh… Nice a complètement changé, Brest arrive, Dijon a changé beaucoup de choses, Besançon s’est bonifié… J’ai tendance à penser que le championnat est meilleur que les saisons précédentes.
N’y-a-t-il pas un petit esprit de revanche face à Brest ? Cette équipe contre qui Metz Handball a été méconnaissable en Coupe de France la saison passée ?
Non, non, non. De toute façon je ne sais pas amener les gens à aborder les matches avec un sentiment de revanche. Dans mon animation au quotidien, je ne suis pas du tout là-dedans. Je répète que ce Brest-Metz reste l’un des pires matches que je n’ai jamais entraîné mais lors de nos prochaines confrontations, il n’y aura rien du tout.
Parlons un peu d’Europe. La Ligue des Champions, ça te fait rêver ?
Oh oui. Des fois je m’en veux un peu mais je ne suis pas un carriériste. J’aurais pu disputer cette compétition quand Metz Handball m’avait approché il y a quelques saisons. Et j’avais reproché la proposition car j’étais engagé dans un cursus avec mon club qui venait de faire une fusion. Là je suis là, à Metz, et c’est génial. Je suis un passionné de handball et j’ai toujours bouffé de la Ligue des Champions. A partir du moment où elle débute je ne rate jamais aucun match et ça m’a toujours fait rêvé. Je le dis sans gêne, je suis comme un gamin devant un sapin de Noël!
Metz Handball jouera Podgorica, Thuringer et un club qualifié. Allez, on peut le dire… C’est jouable non ?
Ouai ouai, c’est toi qui le dit (rires). Il faut attendre tout de même de connaître la quatrième équipe car je pense que ça peut être un club assez costaud. L’idée c’est évidemment de passer au tour suivant, avec le plus de points possibles… Mais il y a tellement de problématiques… Thuringer est une équipe qui joue cette compétition tous les ans, avec un entraîneur rodé à ça ! Je suis assez pragmatique, il faudra jouer les matches sans faire de calculs avant.
Et une confrontation contre Podgorica ça fait peur ?
Je pense qu’on ne doit nourrir aucun complexe d’infériorité par rapport à ce type d’équipes. On doit garder les attitudes positives qui ont été les nôtres en fin de saison dernière.
La question qu’on adore poser au début de chaque saison, c’est celle du calendrier. Sérieusement, est-ce possible de tout jouer à fond ?
J’ai envie de penser qu’il faut être raisonnable sur les rotations et je pense vraiment qu’on possède un effectif assez garni pour pouvoir prétendre à la victoire à tous les matches. J’ai regardé le calendrier et il est vrai que certains binômes ou trinômes de matches seront extrêmement compliqués. Il va falloir que tout le monde entende vite qu’il y aura beaucoup de rotations, sauf qu’effectuer des rotations ne veut pas dire perdre des matches. On peut jouer un peu moins et dispatcher un peu plus les responsabilités.
La question du supporter :
« Damien voit Brest comme un candidat sérieux pour le titre mais moi j’en vois plein. Il serait malvenu pour nous de dire que Brest n’est pas un rival légitime car ils nous ont battu en Coupe de France avec un effectif pas encore renforcé à ce point. Donc Brest est un candidat sérieux et c’est tant mieux. Je suis ravi de voir du handball en Bretagne, vraiment, autant que je suis peiné de ne plus en voir en Aquitaine. La Bretagne se doit d’avoir une belle équipe de handball féminin. Brest sera là… comme plein d’autres ».
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : Pillaud