Fort de sa confiance emmagasinée ces derniers mois grâce à son invincibilité et des quatre confrontations remportées précédemment, dont celle à l’aller (23-22), Metz Handball peut faire un grand pas vers un nouveau titre de champion de France face à son meilleur ennemi brestois, ce dimanche 11 mai dans le Finistère (15h). Mais attention à la réaction d’orgueil des Rebelles !
Le sport de très haut-niveau qui se joue de plus en plus sur des détails est une question de talent, de travail, de détermination et de réussite, aussi. Avec la dose de superstition qui va avec. Après la victoire de mercredi face à Sambre Avesnois (38-27), le président Thierry Weizman annonçait à qui veut l’entendre, dans les coursives des Arènes, qu’il n’effectuerait pas ce déplacement dans le Finistère. Pourquoi ? Car sa dernière visite à la Brest Arena remonte au 23 mai 2021 et à une défaite en finale retour du championnat (29-22), synonyme de titre pour les joueuses entraînées à l’époque par Laurent Bezeau. Il suivra donc la rencontre à distance avec la passion qui lui colle à la peau et une forme de nervosité bien compréhensible.
Brest revanchard
Car malgré sa série exceptionnelle de 39 matchs sans défaite toutes compétitions confondues depuis le début de la saison, dont 38 succès de suite, Metz Handball – qui est toujours en course pour un triplé inédit – n’a encore pas soulevé le moindre trophée et n’a donc rien gagné. Six jours avant la finale de la Coupe de France face à Paris 92, l’équipe d’Emmanuel Mayonnade en joue une première dans le Finistère. En cas de succès ou même de match nul, un 27e titre de champion de France serait quasiment dans la poche. Mais si elle venait à s’incliner de plus d’un but, après le résultat du match aller (23-22), c’est le club de Gérard Le Saint qui serait en ballottage favorable. Le président brestois est d’ailleurs particulièrement remonté avant ce cinquième duel de la saison « Je ne veux pas être le président qui a perdu 5 fois contre Metz », a-t-il lâché dans les colonnes de Ouest-France. Sa coach Raphaëlle Tervel doit penser la même chose, elle qui ne supportait pas la défaite lorsqu’elle était joueuse.
L’absence de Laura Flippes à compenser
Les Dragonnes partent donc avec un avantage psychologique évident après les quatre succès de cette saison, dans trois compétitions différentes, mais la méfiance reste de mise. « Il ne faut pas l’oublier, mais les compteurs sont presque remis à zéro. On sait que ça va taper dur et que ça va envoyer. On va là-bas pour gagner. C’est le match à ne pas perdre », a reconnu Léna Grandveau. La vice-championne olympique devra, avec Emma Jacques, faire oublier Laura Flippes, absente jusqu’à la fin de la saison pour les raisons que l’on sait. C’est certainement l’une des clés de cette rencontre tant l’Alsacienne est importante dans le collectif d’Emmanuel Mayonnade, notamment dans le secteur défensif. Il y a aussi le facteur physique puisque Djazz Chambertin et Sarah Bouktit traînent des petits bobos depuis quelques jours, mais il ne fait aucun doute qu’elles vont serrer les dents pour participer à ce choc tant attendu qui fait tellement saliver.
Soutenu par son bouillant public de la Brest Arena, le BBH n’a pas dit son dernier mot et peut s’appuyer davantage sur les deux déplacements aux Arènes que sur les deux réceptions pour y croire. Battu à chaque fois d’un but, il avait montré de belles choses dans l’agressivité et dans sa faculté à ne rien lâcher pour rester au contact des Messines. Méline Nocandy, Anna Vyakhyreva, Juliette Faure et Clarisse Mairot sont de sérieux arguments pour Raphaëlle Tervel et des joueuses qu’il faudra parvenir à contenir coûte que coûte.
Metz Handball pourra de son côté compter sur Cléopâtre Darleux qui prendra sa retraite le 8 juin prochain, tout comme Allison Pineau. Elle n’entend pas repartir du Finistère avec une défaite dans les bagages et devrait jouer un rôle décisif dans cette grande messe du handball féminin français. Avec on l’espère une belle fumée non pas blanche mais jaune et bleue qui sortira dimanche aux alentours de 16h30.
Arnaud Demmerlé