Pour son quarantième match de la saison, Metz Handball a fait un grand pas vers un vingt-septième titre de champion de France en s’imposant pour la troisième fois en deux mois sur le terrain de son rival brestois (30-31), ce dimanche 11 mai. Les Dragonnes ont d’abord survolé les débats avant de résister à l’incroyable remontada bretonne. Elles peuvent désormais se tourner vers la finale de la Coupe de France face à Paris 92 pour décrocher un premier trophée.
Cardiaques s’abstenir ! Un dernier but de Sarah Bouktit à trois secondes de la fin et ses coéquipières peuvent exulter de joie en sautant dans les bas de Cléopâtre Darleux, décisive dans le money-time. Metz Handball a eu chaud, a vacillé, a failli perdre son invincibilité, mais a, surtout, un coeur énorme et une résilience à toute épreuve. L’équipe d’Emmanuel Mayonnade est bien la meilleure de France avec cette cinquième victoire en cinq confrontations dans trois compétitions différentes face à son éternel rival brestois et a désormais une main et quatre doigts pour se coiffer d’une vingt-septième couronne nationale à quatre journées de l’épilogue de cette Ligue Butagaz Énergie. « C’est encore une victoire au mental, c’est beau de gagner comme ça », a lâché Léna Grandveau au micro de BeIn Sports.
Le cauchemar brestois
Personne ne s’attendait à vivre un tel scénario, totalement fou et inattendu. Contrairement aux deux premiers matchs à la Brest Arena, le BBH n’a pas pris le match par le bon bout et a pris la foudre. C’est bien simple : il a dû attendre 7 minutes et 40 secondes de jeu pour trouver le chemin des filets de Cléopâtre Darleux (1-5, 8’), impériale et qui n’a encaissé que trois buts lors vingt premières minutes (3-11, 20’).
En confiance et bien dans leurs pompes, les Dragonnes récitaient, elles, leurs gammes avec une facilité presque déconcertante malgré la stricte sur Petra Vamos, titularisée comme arrière droite en défense. Après deux matchs de repos, Sarah Bouktit faisait un chantier monstre au poste de pivot (4 buts en première mi-temps) alors que Nadine Szöllösi Schatzl et Anne Mette Hansen étaient au diapason de leur capitaine. L’entrée en jeu de la gardienne Katharina Filter en lieu et place de Floriane André relançait les Rebelles qui arrêtaient de perdre des ballons faciles et trouvaient enfin des solutions en attaque (11-15, 30’)
Grandveau dans tous les coups, Darleux fait la différence
Porté par Clarisse Mairot (7 buts) et Anna Vyakhireva (9 buts), le BBH se jetait à corps perdu pour tenter de combler son retard, mais Metz Handball ne lâchait rien et parvenait à conserver un matelas confortable sur son adversaire pour ne pas trembler ni jouer avec le feu (18-22, 40’). Le collectif messin montrait encore une fois sa supériorité. À titre individuel, Léna Grandveau sortait le grand jeu et brillait des deux côtés du terrain : en défense pour chiper des ballons, en attaque aussi bien au poste d’arrière droite que de demi-centre et même d’arrière gauche.
Les dix dernières minutes ne se racontent pas, elles se vivent pour l’éternité ! Les Rebelles n’abdiquaient pas, grignotaient leur retard but par but et passaient même devant au tableau d’affichage à trois minutes de la fin (30-29, 57’). La Brest Arena était en fusion alors que les Dragonnes affichaient une certaine fébrilité et un petit coup de mou physique. Mais ces dernières ont ce supplément d’âme, un brin de réussite en plus et des individualités exceptionnelles qui vont faire la différence. Malgré plusieurs échecs face à Katharina Filter, Lucie Granier sortait une roucoulette inversée d’anthologie (30-30, 57’). Et que dire de Cléopâtre Darleux, auteure d’un arrêt en étoile face à Méline Nocandy avant de sortir un pénalty d’Anna Vyakhyreva !
Soulagé, Metz Handball mettait un point d’honneur à décrocher, grâce à ce fameux dernier but de Sarah Bouktit, sa trente-neuvième victoire de suite toutes compétitions confondues et à poursuivre son incroyable série. De bon augure et de quoi booster tout un club pour les prochaines échéances : la finale de la Coupe de France face à Paris 92 (17 mai) et le Final Four de la Ligue des Champions (31 mai – 1er juin). En tout cas, merci Mesdames pour le spectacle et bravo les Dragonnes !
Arnaud Demmerlé
Statistiques :
Gardiennes : Cléopâtre Darleux (9 arrêts sur 36 tirs) et Zsofi Szemerey (0 arrêt sur 3 tirs)
Joueuses : Sarah Bouktit (7/10), Allison Pineau (0/0), Anne Mette Hansen (6/8), Petra Vamos (2/5), Tyra Axnér (2/2), Djazz Chambertin (0/0), Léna Grandveau (4/4), Emma Jacques (1/3), Lucie Granier (5/8), Nadine Szöllösi-Schatzl (3/4), Zaliata Mlamali (1/2), Anne-Emmanuelle Augustine (0/0).
Staff : Emmanuel Mayonnade et Ekaterina Andryushina