La malédiction du Final Four a encore frappé. Malgré une avance de sept buts et au bout d’un scénario complètement fou, l’équipe d’Emmnuel Mayonnade a flanché, ce samedi 31 mai, lors de la prolongation face la formation danoise d’Odense au MVM Dôme de Budapest (29-31), concédant sa première défaite de la saison. Elle jouera à nouveau la petite finale face à Esberg, ce dimanche 1er juin (15h). Terrible.
La quatrième occasion ne sera donc pas la bonne. Après les échecs de 2019 face à Rostov, de 2022 face à Vipers Kristiansand et de 2024 face à Bietigheim, Metz Handball n’est pas parvenu à briser son plafond de verre et ne disputera pas ni pour la première fois de son histoire la finale de la Ligue des Champions ni sa deuxième finale continentale après celle, perdue, de 2013 face aux Danoises d’Holstebrö de Louise Vinter Burgaard. L’arrière droite danoise, l’ex-chouchoute des Arènes, est de nouveau dans le camp des gagnantes et on est heureux pour elle. Odense marche sur les pas de Bietigheim pour son baptême du feu au Final Four de la Ligue des Champions et ne devra pas se contenter d’une petite finale 100% danoise face à Esbjerg, mais bien d’un choc ultime face à l’épouvantail Györ de Kristina Jorgensen, Bruna de Paula et Hatadou Sako.
Emma Jacques et Allison Pineau au rendez-vous
Rattrapées par l’événement, les Scandinaves peinent pourtant à rentrer dans leur demi-finale face à des Messines sûres de leur force et emmenées d’entrée par le duo Granier-Jacques (5-3, 10’). La double exclusion de Petra Vamos, puis la légère inquiétude autour de Sarah Bouktit, touchée au genou, freinent simplement les Dragonnes plus fortes collectivement. Même Allison Pineau retrouve ses jambes de 20 ans pour un but d’anthologie après un demi-tour (10-8, 20´). Les partenaires de Cléopâtre Darleux appuient ensuite sur l’accélérateur sous l’impulsion de Léna Grandveau et Petra Vamos qui dynamitent la défense danoise et trouvent des intervalles (16-13, 30’). La rentrée de la légende Katrine Lunde dans les buts d’Odense n’y change d’abord rien. D’autant plus que les Danoises se montrent sans solution en attaque et ne mettent leur premier but en seconde période qu’après 7 minutes (20-14, 37’, puis 22-15, 39’).
Katrine Lunde fait la différence durant la prolongation
Le temps mort posé par Ole Gustav Gjekstad a le don de réveiller son équipe qui commence à grignoter son retard (22-18, 40’). Metz Handball perd alors le fil et encaisse un terrible 0-6 (22-21, 47’). Mais une première finale de la Ligue des Champions se mérite et se joue forcément avec les tripes et le club de Thierry Weizman réussit à endiguer la furia danoise, profitant notamment de l’expulsion définitive d’Elma Halilcevic (48’), l’ailière gauche, puis l’exclusion pour 2 minutes de Lysa Tchaptchet, si importante en défense (53’). Le money-time est irrespirable. Le ballon brûle les mains des joueuses des deux équipes qui se rendent coup pour coup et ne parviennent pas à se départager dans le temps réglementaire (27-27, 60’). Malgré la performance d’Emma Jacques, irréprochable dans l’exercice du jet de sept mètres ou d’Allison Pineau, exemplaire, les Dragonnes tombent durant la prolongation sur une Katrine Lunde en état de grâce, écoeurant Sarah Bouktit, puis Lucie Granier de façon sepctaculaire (8 arrêts sur 20 tirs). Elles ont laissé passer leur chance et c’est bien l’Odense de Thale Rushfeldt Deila (meilleure buteuse avec 6 réalisations) qui se qualifie pour la finale au bout de 70 minutes durants lesquelles le mur jaune n’a cessé de chanter et poussé son équipe. En vain.
Metz Handball voit sa série de 43 matchs sans défaite toutes compétitions confondues s’arrêter au pire des moments et doit se contenter de la petite finale face à Esbjerg. Comme en 2022 et 2024. La désillusion est terrible et il sera difficile de se relever après ce combat tant les regrets sont éternels.
Arnaud Demmerlé
Les statistiques
Les gardiennes : Cléopâtre Darleux (9 arrêts sur 38 tirs) et Zsofi Szemerey (0 arrêt sur 2 tirs)
Les joueuses : Emma Jacques (5/6), Sarah Bouktit (5/7), Lucie Granier (5/11), Léna Grandvdeau (5/11), Allison Pineau (4/5), Petra Vamos (2/7), Anne Mette Hansen (1/6), Zaliata Mlamali (1/1), Manon Errard (1/1), Anne-Emmanuelle Augustine (0/0), Nadine Szöllösi-Schatzl (0/0), Djazz Chambertin (0/0)
Le staff : Emmanuel Mayonnade et Ekaterina Andryushina