La victoire à Savehöf (21-23) la semaine passée a offert à Metz Handball l’opportunité de disputer une « finale » de ce tour principal en vue d’une qualification historique en quarts de finale de la Ligue des champions. Pour ajouter de la magie à ce moment, l’adversaire proposé n’est rien de moins que Györ, le double champion d’Europe en titre. Une victoire et le rêve devient réalité. Tout autre résultat laisse la porte ouverte à une grande désillusion.
Depuis trois saisons, les Dragonnes de Metz Handball sont fréquemment amenées à disputer des matches couperets. Et là où leurs qualités et leurs valeurs s’expriment le mieux c’est lorsqu’elles se retrouvent au pied du mur, où le calcul est interdit et que seule la victoire importe. Il suffit pour cela de se rappeler la campagne européenne 2012-2013 qui a mené le club le plus titré de France en finale de la Coupe EHF. Malmenées lors des matches jusqu’en quarts de finale, elles sont toujours parvenues à renverser des montagnes et à faire chavirer les Arènes de bonheur. Au contraire, lorsqu’elles ont eu l’avantage et que le Graal était à portée de mains, elles l’ont laissé échappé par trop de calcul.
Si les coéquipières de Nina Kanto veulent s’éviter la gueule de bois et les maux de tête de fin de week-end, seule une victoire ce dimanche à l’heure du diner est requise. Le repas se transformerait alors en festin tant l’hôte est un chef étoilé. Ce n’est autre que Györ le double tenant de la plus prestigieuse des coupes européennes. Mais si l’ogre magyar fait toujours peur, il moins féroce que les saisons précédentes. Le club financé par une grande marque automobile allemande doit en effet se passer des services de deux de ses plus beaux fleurons, Anita Gorbicz et Katrine Lunde. L’arrière et la gardienne ayant choisi de mettre leur carrière entre parenthèses pour s’offrir le plus beau des cadeaux.
Mais si la future équipe d’Yvette Broch semble moins impressionnante que ses devancières (les deux défaites face aux Danoises de Larvik peuvent en témoigner), les Mosellanes devront faire preuve de concentration et d’un engagement physique constant pour éviter le scénario d’ocobre 2011 qui les avait vu s’incliner lourdement (24-33) lors du premier tour de cette même compétition. Il faudra aux Messines être dans le même état d’esprit qu’au moment de se mesurer à Savehöf la semaine dernière ou à Baia Mare (victoire 23-24) pour pouvoir danser sur le parquet en fêtant la qualification. Si la victoire n’est pas au bout, il faudra attendre le résultat de Baia Mare-Viborg et espérer une victoire danoise en cas de défaite ou, au pire un match nul si le score est également de parité du coté des Arènes. Tous les ingrédients d’une belle fête sont réunis, reste aux Jaune et Bleu à bien les assembler pour atteindre le dessert et son important gâteau sans indigestion.
Alexandre BUR
(Photo: Thierry Hauuy)