La saison est terminée. Il est donc temps pour Thierry Weizman de répondre à tous les sujets qui taraudent les passionnés de Metz Handball. Bilan de l’année, satisfactions, déceptions, tensions, recrutement, entraîneur… dans un entretien en trois parties, le président du club répond à tout ! Première partie avec le bilan sportif du club sur la scène nationale.
Thierry Weizman, si on se remémore cette saison, on pense à quoi ?
C’était une saison riche en émotions parce qu’on a vécu beaucoup de matches perdus ou gagnés d’un seul but ! Et pour la première fois depuis que je suis président, il n’y a eu aucun match où quiconque aurait pu prédire le résultat avant qu’on ne le joue.
Pourquoi ?
Parce que le championnat est devenu plus dense qu’avant mais aussi parce que notre équipe a très vite fait preuve de trop d’inconstance.
Le club évite la saison blanche avec un trophée en Coupe de France. C’est suffisant ?
Il faut regarder le bilan sportif global. Au niveau des satisfactions on a gagné un des trois titres majeurs avec la Coupe de France et puis on a joué le tour principal de Ligue des Champions. Dans ce tour, on s’est d’ailleurs autorisé des victoires et on échoue d’un rien, aux portes des quarts de finale, avec un gros match du côté de Savehöf.
Et du côté des déceptions ?
Au rayon des déceptions on peut parler de ces points perdus à Dijon en championnat et cette défaite aux Arènes contre Savehöf en Ligue des Champions. Et le plus gros regret reste incontestablement ce match retour face à Issy Paris en demi-finale de play-offs.
Justement, que s’est-il passé lors de ce match ?
Avant le match aller, je pensais que c’était du 50-50 entre Metz et Issy. Après le match aller, je n’avais pas changé d’avis. Cette équipe d’Issy Paris avait prouvé contre Hosltebro en Coupe d’Europe qu’elle était capable d’en mettre douze à un très bon adversaire. Il fallait être inconscient pour penser que la qualification pour la finale était dans la poche.
Oui mais bon, Issy Paris avait déjà rattrapé son retard à la mi-temps…
Les filles ne sont pas arrivées en « mode combat ». Elles se sont fait marcher dessus en première mi-temps et c’est l’équipe qui avait le plus envie qui a remporté ce match. Perdre cette demie en ayant une dernière possession à quelques secondes de la fin, je dois admettre que je n’en ai pas dormi pendant quelques nuits….
Vous en avez voulu aux joueuses ?
Oui bien sûr mais je ne pense pas qu’on puisse affirmer qu’elles ne voulaient pas gagner ce match. A aucun moment on ne peut dire ça. Je crois qu’on a manqué d’un leader cette année sur le terrain. Sauf Ana Gros qui s’est révélée au fil de la saison mais c’est facile de prendre une arrière en strict si elle est seule à tirer l’équipe vers le haut. Les trois équipes qui nous ont vraiment inquiété cette saison avaient une joueuse emblématique et charismatique capable de faire la différence à elle toute seule. Nous on avait déclaré que notre vedette c’était le collectif. Malheureusement le collectif a été défaillant.
Parlons de cette fantastique finale de Coupe de France remportée aux tirs au but…
Oui mais on avait gagné dans le temps réglementaire et il n’y avais pas pénalty. La joueuse de Nîmes avait pris son appui dans la zone. Heureusement que ça se termine avec une victoire de Metz Handball. D’ailleurs j’ai remarqué que ce sont les mêmes arbitres qui ont officié lors de ce match et lors de notre demi-finale retour à Issy. Il est vrai qu’un arbitrage différent ne nous aurait pas envoyé en finale mais je leur en veux beaucoup de ne pas avoir protégé les joueuses. J’insiste en disant que l’arbitrage n’a pas influé sur le résultat du match. Mais j’étais très en colère de voir ça dans une époque où on prétend protéger les joueuses.
Revenons à la Coupe de France. Elle représente quoi ?
Elle fait partie des trois titres majeurs au niveau national. Donc ça représente quelque chose et ça fait une ligne de plus sur notre carte de visite.
La question du supporter :
Rémi Vagner : Quels sont vos objectifs et vos intentions pour les équipes masculines qui sont un peu délaissées ?
A la différence d’autres clubs masculins de N2, il est très difficile pour nous d’attirer les partenaires. Aujourd’hui à Metz, il y a une telle hégémonie du hand féminin que quand quelqu’un veut communiquer sur ce sport, il privilégie les filles. Je pense qu’on commence à sortir de bons jeunes et j’espère que cette équipe reverra la N1 dans les deux ans à venir. Il y a tout de même un effort à faire concernant les partenaires et l’organisation des matches. Vous savez, moi j’aime autant le handball masculin que le handball féminin.
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : Thierry Hauuy