La saison est terminée. Il est donc temps pour Thierry Weizman de répondre à tous les sujets qui taraudent les passionnés de Metz Handball. Bilan de l’année, satisfactions, déceptions, tensions, recrutement, entraîneur… dans un entretien en trois parties, le président du club répond à tout ! Dans ce second volet, Thierry Weizman évoque l’ambiance au sein du groupe et la Ligue des Champions.
Que s’est-il passé dans le vestiaire de Metz Handball cette saison ? On a senti quelques tensions…
J’ai regretté que, contrairement à ce qu’on s’était dit avec les joueuses en début de saison, on s’exprime à ce point dans la presse. J’ai eu très vite à déplorer que certaines joueuses utilisaient les médias pour s’épancher sur ce qui ne leur plaisait pas. Il y avait une très bonne ambiance entre les joueuses mais quelques soucis entre deux joueuses et le coach. Le reste du groupe a très bien fonctionné. Simplement, Claudine et Paule ont connu des soucis avec l’entraîneur.
Quel a été votre discours en tant que président ?
J’ai tout fait pour tenter de régler les problèmes tout en soutenant mon entraîneur. J’ai immédiatement fait savoir au groupe que pour moi, l’entraîneur était souverain. D’ailleurs, si on fait un bilan concernant Jérémy Roussel, je suis extrêmement content du travail qu’il a fourni. C’est un type sérieux, motivé, travailleur. Et c’est la première fois que des joueuses me font écrire dans leur contrat qu’elles s’en iraient si nous changions d’entraîneur !
Parlons un peu plus de Paule Baudouin..
Il y a des antécédents avec Paule Baudouin. La saison dernière elle avait un accord de principe avec Toulon. Je lui ai toujours dit que si elle ne se plaisait pas à Metz je ne la retiendrais pas. Ça ne s’est finalement pas fait avec Toulon. En début de saison, Paule me dit qu’elle ne se sent pas bien avec Jérémy Roussel et elle affirme vouloir partir en décembre….
Finalement elle reste et elle fait toujours partie de l’effectif professionnel. Concrètement, jouera t-elle avec Metz Handball la saison prochaine ?
Elle figure sur la liste qu’on a présenté à la CNCG. On a décidé de mettre le poste sur l’aile gauche en concurrence avec deux autre joueuses. Cette concurrence se jouera sur le niveau de jeu mais aussi sur l’investissement dans le groupe. Pour en finir avec Paule Baudouin, on n’a pas eu la réussite souhaitée avec elle cette saison. Pour des raisons qui nous sont propres et peut-être à cause de problèmes de communication entre nous. Je suis le premier à le regretter car elle est une joueuse extraordinaire. Une des meilleures du monde à son poste.
En Ligue des Champions, regrettez-vous d’avoir échoué à quelques buts des quarts de finale ?
Et comment ! C’était l’année ou jamais. Depuis le début, quand j’ai vu comment la poule se profilait, je me suis dit qu’on pouvait aller en quarts, jouer les Russes, et se qualifier pour le Final 4… Il y a avait vraiment une ouverture avec cette nouvelle formule et des résultats vraiment favorables. Seulement voilà, nous n’avons pas su jouer Savehöf à domicile.
Vous avez demandé une wild-card pour la saison prochaine. Avec de bonnes chances de la décrocher ?
J’espère l’avoir ! On a eu la chance que Nîmes et Issy Paris n’en demandent pas. Il y a une grille à remplir qui tient compte de la quantité de public, de la présence de hooligans ou pas, de la qualité de la salle, de l’accueil des journalistes, d’avoir un site Internet, de pouvoir assurer une retransmission TV, de la place en fin de championnat, du vécu en Ligue des Champions… Sur tous les points, on est très bien placé et je pense que l’on devrait avoir une réponse favorable.
Pourquoi s’obstiner à jouer cette compétition alors que Metz Handball pourrait jouer la gagne dans des coupes d’Europe moins prestigieuses ?
J’ai mis très longtemps à me décider et j’ai pris plein d’avis. Pourquoi j’ai pris cette décision ? Parce que quand vous jouez la C2 ou la C3 vous pouvez sortir dès le premier tour. Ce serait un peu tristounet pour le club et financièrement c’est dangereux pour le club. Et puis des joueuses comme Lévêque ou Maubon sont venues à Metz pour jouer la Ligue des Champions. Sans parler de celles qui, comme Ana Gros, restent à Metz pour continuer à disputer cette compétition. Vis-à-vis des joueuses c’est donc un devoir tout en sachant qu’au pire, si on ne sort pas de la phase de poules, on sera reversé.
La question du supporter :
Eric Brix : Chloé Bulleux n’a jamais eu beaucoup de temps de jeu a Metz. Cette saison, elle a brillé à Mios et en équipe de France. Avez-vous des regrets ?
Je suis très content pour elle. J’étais le premier à la féliciter pour son arrivée en équipe de France. C’est Chloé qui a choisi de partir et on ne voulait pas l’empêcher d’avoir du temps de jeu ailleurs. Cette joueuse a besoin de confiance et elle arrivait seule sur un poste à Mios. Sandor Rac me disait souvent qu’elle était la meilleure joueuse au monde à l’entraînement…
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : Thierry Hauuy