Une coupe de France, un 21e titre de champion et un quart de finale de Coupe d’Europe. Après cette saison assez exceptionnelle, le président Thierry Weizman s’exprime en longueur sur le site Internet du club. Premier volet de cet entretien en deux parties avec un retour sur l’année sportive 2016/2017.
Thierry Weizman, peut-on parler d’une saison parfaite ?
On pourra parler de saison parfaite quand on gagnera le championnat et la Coupe d’Europe. Cela dit, on vient à mon avis de connaître la plus belle saison de l’histoire du club. C’est l’une des rares durant laquelle nous réussissons le doublé Coupe/Championnat et puis, surtout, c’est la première fois que nous intégrons les quarts de finale de Ligue des Champions.
On ne parle là que de l’aspect sportif…
En termes d’affluence cette saison est également l’une des plus réussies. Et puis sur le plan financier, nous ne sommes pas convoqués par la CNCG, nous n’avons aucune interdiction de recrutement et, cette fois, notre campagne en Ligue des Champions ne se solde pas par un désastre financier.
Justement, vous pestez souvent après cette compétition qui coûte cher. Pourquoi, cette saison, le club s’en sort-il mieux financièrement ?
Parce que nous avons connu à chaque fois de belles affluences et nous avons joué les quarts de finale. Il existe des petits bonus donnés par l’EHF lorsque nous réalisons ce type d’objectifs. Par ailleurs, nous avions augmenté le prix des places et le public l’a compris et a tout de même répondu présent.
Quand commence-t-on à gagner de l’argent en Ligue des Champions ?
On a commencé à gagner de l’argent en quarts de finale.
Cette saison, Metz Handball a battu Podgorica, le Vardar Skopje et Györ. Avant, Metz Handball bloquait souvent au moment de battre les meilleurs clubs d’Europe. Qu’est-ce qui a changé ?
On a passé un cap dans la mentalité. Je suis persuadé que si nous rejouons maintenant notre match de début de saison à Podgorica, nous sommes en capacité de le remporter. Dans les têtes, à ce moment-là, nous abordions les matches avec l’idée de limiter les dégâts face à des équipes que nous considérions comme hors de portée pour notre club. Et c’est la première année où nous ressentons des déceptions de ne pas avoir su battre Podgorica à l’extérieur ou Györ sur une confrontation aller/retour. Les mentalités ont évolué, y compris la mienne.
Vous doutiez des capacités de Metz à battre ces cadors ?
Je pensais qu’il était impossible d’atteindre un quart de finale… Maintenant, je suis persuadé qu’on ne pouvait pas passer l’obstacle Györ en Ligue des Champions même si notre victoire à l’aller avait été plus confortable parce qu’il fallait que Györ soit présent au Final Four en Hongrie.
Comment ça ?
On a encore un manque de respect des arbitres en Ligue des Champions par rapport au club. Je trouve qu’on l’a beaucoup ressenti. A l’extérieur le club s’est fait esquinter et, chez nous, nous ne bénéficions par forcément de ce qu’on appelle « l’arbitrage à domicile ».
Que faut-il faire pour bénéficier de cet « arbitrage à domicile » ?
Il faut être présent de plus en plus souvent à ce niveau, voire plus haut, et il faut que les arbitres concèdent que Metz Handball peut battre un des favoris.
Avez-vous eu peur de ne gagner aucun trophée malgré cette sublime aventure européenne ?
Toujours. Il existe toujours une peur de ne pas gagner une compétition officielle. Mais j’étais rassuré dès l’instant où nous nous sommes qualifiés pour une Coupe d’Europe à l’issue de la saison régulière. J’ai presque plus peur de ne pas jouer de Coupe d’Europe que de ne pas gager un titre. C’est important pour le public de jouer une Coupe d’Europe.
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : WeeMove