Une qualification pour le Top 12 européen et une troisième place après dix journées de championnat. Voilà pour l’état comptable de Jérémy Roussel et de ses joueuses après la première grosse phase de la saison. A la tête de Metz Handball depuis quelques mois seulement, l’entraîneur dresse son premier bilan. Dans un entretien en deux parties, il évoque sans langue de bois le championnat, l’Europe et ses premières impressions sur le monde du handball féminin.
Györ, Viborg… Metz va s’attaquer à d’immenses équipes équipes européennes en Ligue des Champions. Impressionnant ?
Oui mais on a un jeu qui peut faire déjouer l’adversaire, surtout lorsque le rapport de force nous est défavorable. On peut proposer des choses qui sortent de l’ordinaire et qui peuvent déstabiliser. On a montré qu’on pouvait le faire face à Larvik. On n’a pas à faire de complexes vis-à-vis de ces grosses équipes.
Le calendrier va encore s’alourdir avec la coupe de France et la coupe de la Ligue. Certaines compétitions devront-elles être sacrifiées ?
J’espère ne pas avoir à faire de choix. Après, l’état général des filles décidera de ce qu’il faut faire ou pas. Mais j’ai tendance à penser que les victoires appellent les victoires.
Comment vas-tu regarder l’Euro de handball féminin ? Avec l’espoir de retrouver une championne d’Europe à la reprise ou avec la crainte de voir une Messine se blesser ?
J’espère qu’elles feront le meilleur parcours possible et qu’elles sortiront de cette compétition avec le moins de casse possible…
Depuis quelques mois désormais, te voilà à la tête de Metz Handball dans le monde du hand féminin….
Encadrer un groupe de filles est aussi passionnant qu’encadrer un groupe de garçons. Il y a une ambiance de travail plutôt bonne et le niveau du championnat est très intéressant. Le club de Metz, je l’apprivoise un peu plus chaque jour et c’est très agréable d’évoluer régulièrement dans une salle pleine. J’aime avoir cette pression lors de chaque match. Maintenant je découvre un peu plus le handball féminin et, pour ne rien te cacher, il y a quelques petites choses qui me perturbent un peu.
Peut-on en parler ?
Bien sûr qu’on peut en parler.
Et donc…
Le calendrier évidemment mais j’en ai déjà parlé. Il mériterait d’être mieux équilibré mais je crois qu’on est en train de travailler dessus pour améliorer les choses. Si tu demandes à n’importe quel médecin quel est le mois le plus accidentogène de l’année, il va à chaque fois te citer le mois de novembre. Or, c’est la période de la saison avec le plus de matches.
D’autres griefs ?
Le cap du professionnalisme n’est pas encore passé dans toutes les têtes des joueuses. Des fois je dépense un peu trop d’énergie à combattre certains prises d’otages affectives. Des comportements me surprennent et c’est mon devoir de faire en sorte d’intégrer tout cela dans un climat plus sain. Dans une saison, le collectif est forcément soumis à quelques tensions mais je trouve que dans le monde du sport féminin, on autorise beaucoup trop de choses qui ne seraient pas acceptées chez les garçons.
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : Thierry Hauuy
Ça vous dit d’échanger avec Jérémy Roussel autour de son tout nouveau livre ? Afin de présenter son recueil de citations et pensées, l’entraîneur de Metz Handball sera présent à la librairie Hisler-Even de Metz ce samedi 29 novembre à partir de 14h.
Venez nombreux !