Quelques jours après la reprise du groupe professionnel, Manu Mayonnade s’exprime longuement sur la saison passée et celle à venir. Voici le premier volet de cet entretien en deux parties.
Manu, comment prépare-t-on un programme de reprise en pleine Coupe du Monde de football ?
Sans trop de soucis. Les matches de la Coupe Du Monde se déroulaient en fin d’après-midi et en début de soirée donc il était plutôt aisé pour moi de travailler le matin. Quand je suis parti il était entendu dans mon planning que je travaille un maximum le matin et que je me détende un peu en fin de journée. Donc j’ai pu abattre une charge de travail conséquente malgré le parcours incroyable de l’équipe de France.
C’est la troisième fois que tu prépares l’équipe professionnelle durant l’été. N’as-tu pas peur de tomber dans une sorte de routine ?
La remise en question est permanente et c’est une notion que je veux inculquer aux filles également. Heure par heure, minute par minute et seconde par seconde on doit être en capacité de se renouveler.
Pourtant, Metz Handball reste sur une saison quasi-idéale…
Il ne s’agit pas de changer pour changer mais j’ai déjà identifié quatre ou cinq aspects à faire évoluer pour gagner en compétitivité. Je vois déjà les gens arriver et me dire pourquoi on change alors qu’on gagnait… Je leur répondrai que les choses vont avancer aussi et que la vérité c’est aussi que l’année dernière, on n’a gagné que le championnat. On n’a pas été au bout du bout dans ce qu’on espérait faire dans les autres compétitions donc il y a peut-être des choses à modifier.
Tu repenses à la saison dernière ou alors, comme il s’agit d’une nouvelle aventure, tu as tourné la page ?
J’y pense tout le temps. J’identifie par exemple notre capacité à être très bons en saison régulière autant que notre blocage en quart de finale de Ligue des Champions. Je pense à tout, tout le temps, et je garde tout ça à l’esprit pour être meilleur.
Alors parlons de ce qui a bloqué. Il y a ces deux matches ratés contre Brest en Coupe de France puis Bucarest en Ligue des Champions….
Vraiment, il n’y a que celui à Bucarest que j’estime raté. A Brest, ce qu’on avait proposé n’avait rien de scandaleux. On est tombé sur une Cléopâtre Darleux à vingt-cinq arrêts et on perd aux pénaltys. Je me dis que si on lui enlève un arrêt, elle fait toujours un match fantastique mais on passe.
A Bucarest, on a beaucoup parlé du manque de temps entre les matches et du déplacement devenu chaotique à cause des grèves de la SNCF puis Air France. Peut-on aussi dire que l’équipe a manqué son rendez-vous ?
On peut nourrir beaucoup de regrets encore aujourd’hui. Clairement, au-delà de ce déplacement compliqué, il y a aussi de l’incompétence. Une incompétence ponctuelle mais une incompétence qui a existé. On était peut-être trop sur l’émotionnel et pas assez sur le reste… Bref il y avait sans doute beaucoup de choses à revoir dans mon discours et mon approche du match ce jour-là.
La question du supporter

On en a parlé longtemps avec Katya (Andryushina). Manon (Houette) et Grâce (Zaadi) étaient des tireuses régulières la saison dernière… On imagine qu’Aleksandra (Zych) pourrait s’essayer à cet exercice d’autant que ça lui permettrait peut-être de faciliter son intégration.
Propos recueillis par Rémi Alezine
Photo : WeeMove