Pour la troisième saison de suite, les Rebelles de Brest et les Dragonnes de Metz se retrouvent dans le Finistère pour une place en finale de la Coupe de France. Outre la qualification en jeu, ce samedi 5 avril (18h), les joueuses d’Emmanuel Mayonnade entendent prendre un ascendant psychologique avant les prochaines échéances et les trois autres duels à venir face à leurs meilleures ennemies.

Une question de suprématie nationale et bien plus encore. Une affiche entre Metz Handball et Brest Bretagne Handball – qu’elle se déroule en Moselle, dans le Finistère ou sur terrain neutre – n’a pas son pareille depuis de nombreuses saisons. Le suspense est garanti, il y a de l’électricité dans l’air, une pluie d’étoiles sur le terrain, du spectacle et un scénario haletant, le plus souvent à couper le souffle. Il faut dire que les deux places fortes du handball français se partagent le titre de champion de France sans discontinuité depuis une décennie et l’intermède Fleury, couronné à l’issue de la saison 2014-2015. La rivalité atteint cette année son paroxysme car les Dragonnes et les Rebelles vont croiser le fer à quatre reprises en l’espace de 36 jours, dans trois compétitions différentes. Avec en amuse-bouche cette demi-finale de Coupe de France, en plat de résistance une place au Final Four de la Ligue des Champions au bout d’un quart de finale aller-retour qui déchaîne déjà toutes les passions et enfin en dessert la 22e journée de LFH, véritable juge de paix pour se coiffer de la couronne tricolore. Et puis contrairement à 2020-2021, dans une configuration assez similaire mais en pleine période Covid durant laquelle les Brestoises étaient un ton au-dessus, bien malin celui qui peut cette fois prédire l’épilogue de ce feuilleton passionné et passionnant en cinq épisodes.

L’ascendant psychologique pour Metz

Le premier a été remporté, le 12 février dernier, par la bande à Sarah Bouktit dans son antre des Arènes (23-22). Une victoire arrachée in extremis après un penalty raté par la star russe du BBH, Anna Viakhireva, puis un but en forme de délivrance à une poignée de secondes de la fin d’Anne Mette Hansen. Ce succès, aussi court soit-il, permet-il aux Dragonnes de se présenter à la Brest Arena avec un léger ascendant psychologique ? Sans doute pas car les joueuses de Raphaëlle Tervel avaient regardé ce jour-là leurs hôtes dans les yeux jusqu’au bout malgré l’absence de Pauletta Foppa, blessée à l’époque. En revanche, la formation d’Emmanuel Mayonnade sait qu’elle a les armes pour s’imposer dans le Finistère. Elle y est déjà parvenue par deux fois en demi-finale de Coupe de France en 2023 (23-24), en 2024 (29-35) et elle compte bien faire la passe de trois.

Le rythme pour Brest

Qualifiées directement pour les quarts de finale de la Ligue des Champions, les joueuses de Metz Handball n’ont pas eu besoin de passer par la case barrages et ont regardé tranquillement dans leur canapé les Brestoises marcher sur les Croates du HC Podravka Vegeta lors d’un match retour à sens unique (35-27). Les partenaires de Floriane André auront donc l’avantage du rythme alors que les Dragonnes n’ont disputé qu’une seule rencontre en  l’espace de quinze jours : la victoire de ce mercredi à Stella Saint-Maur en championnat (18-44). Les Dragonnes – qui s’attendent à une ambiance incandescente – devront immédiatement répondre au défi physique imposé par les Rebelles. « La vérité de samedi ne sera pas forcément celle des matchs suivants. C’est compliqué d’imaginer des scénarios. On va déjà jouer ce premier match qui, fondamentalement, pourrait être le moins important », a assuré Emmanuel Mayonnade en conférence de presse. Une chose est sûre : Metz Handball ne veut pas perdre son invincibilité face à son meilleur ennemi. Une question de suprématie nationale et bien plus encore…

Arnaud Demmerlé